Les mécanismes de l’obésité sont complexes car les interactions sont nombreuses. Action Vitale s’appuie sur des modes de fonctionnement mis en évidence par des recherches récentes reprises ici. Nous ne souhaitons pas tenter de tout modéliser ni de gérer la complexité pour pallier aux manques supposés de la nature, mais à retrouver, ou récréer si besoin, des conditions favorables à un retour à l’équilibre.
Personne ne nie les progrès de la médecine mais cela ne veut pas dire qu’ils n’engendrent pas des problèmes. On sait, dans l’élevage, notamment industriel, que le recours aux antibiotiques entraine un gain de poids pour l’animal de l’ordre de 10 à 15%. Ce poids n’est pas du muscle mais de mauvaises graisses et ce procédé d’engraissage est légitimement interdit par la loi. Les conditions d’élevage intensif obligent toutefois les traitements antibiotiques en raison de la densité animale et des risques sanitaires. La question de l’usage intensif de l’antibiothérapie reste donc entière et si le bien-être animal ne nous préoccupe pas en premier lieu il en retourne de notre santé car elle dépend, c’est notre conviction, de ce que nous mangeons.
Nous vivons, nous venons de le voir dans un environnement qui s’est beaucoup transformé depuis une cinquantaine d’années. Les révolutions apportées par la vaccination, l’antibiothérapie, l’hygiène en milieu hospitalier, le traitement des eaux ont réellement contribué à la chute de la mortalité au cours des 60 dernières années… Notre corps a-t-il supporté aussi bien qu’il y parait toutes ces révolutions ? Si certaines sont inconditionnellement positives d’autres sont plus discutables selon l’usage et la maitrise que l’on en a.
Nous sommes humains à 10% !
Nous sommes humains à 10% ! Oui, nous sommes composés à 90% de bactéries (100 000 milliards) et 10% de cellules qui nous sont propres (10 000 milliards). Chacune des espèces de bactéries qui nous composent propose son gène particulier ainsi nous disposons de plus de 4 millions de gènes au regard des 21 000 de nos cellules. Il est facile alors d’imaginer l’impact d’un traitement antibiotique prolongé sur notre équilibre général, ou bien d’une alimentation qui ne favorise pas la vie d’une variété de microorganismes, et nous comprenons mieux qu’il faut aider notre corps à constituer son microbiote. Si les probiotiques ne sont pas inutiles, il est surtout impératif de nourrir son microbiote en fibres et en nourriture vivante. Une nourriture vivante, ce ne sont pas des insectes qui grouillent mais des produits frais, non dénaturés, non transformés comme des fruits et des légumes préparés en respectant les fibres et micro-nutriments (vitamines, minéraux, acides-gras, oligo-éléments…) qu’ils contiennent.
Obésité : nourrir son corps, c’est d’abord nourrir son microbiote.
Si les apports ne correspondent pas aux besoins de notre corps, les bonnes bactéries, celles dont nous avons besoin pour assimiler la nourriture laissent place aux mauvaises qui prolifèrent emballant le système immunitaire qui va provoquer des intolérances, des allergies, des maladies auto-immunes.
Pour illustrer la formidable mécanique en place prenons l’exemple de la femme enceinte qui développe des familles de lactobacilles et bifidobactéries au niveau vaginal pour ensemencer l’enfant à la naissance. Le recours à la césarienne doit donc rester un acte médical et non de confort car l’accouchement par voie naturelle apporte au bébé les bactéries indispensables à la construction de son système immunitaire ainsi qu’à sa bonne digestion aussi étrange que cela puisse nous paraitre. Mieux encore, après la naissance, des cellules dendritiques, cellules du système immunitaire, vont chercher les lactobactéries du vagin pour les emmener aux tétons de la femme afin d’entretenir l’action initiale. Ceci démontre, si besoin, la complexité des modes opératoires et explique qu’il est en partie vain de vouloir s’y substituer.
Obésité et déséquilibre
Si une formule mathématique, un ratio définit l’obésité, elle se caractérise davantage par une nourriture comprenant trop de mauvais gras et de glucoses, et pas assez de fibres. Ce déséquilibre entraine des conséquences multiples dont la prise de poids, l’augmentation du tour de taille entre autres car les affections sont nombreuses. Il est impossible de changer d’alimentation d’un jour à l’autre, car tout changement nécessite une adaptation que le métabolisme de l’obèse ne permet plus et il serait illusoire et dangereux de croire en une formule magique.
Lorsque les apports sont trop riches, trop abondants, la présence des lipopolysaccharides (LPS, composants antigènes bactériens inflammatoires) s’amplifie, combiné à la fonte du mucus généré par la disparition d’une famille de bactérie, les Akkermansia ; cette combinaison favorise le passage des LPS dans le sang. Cette inflammation chronique dans le colon se propage ainsi dans le corps ; c’est un stress oxydatif dû à une activité radicalaire (trop de radicaux libres) qui va se poursuive dans les cellules adipeuses qui deviennent le siège d’une inflammation.
Les passages facilités profitent également aux graisses et aux glucoses amplifiant la prise de poids. Parallèlement les mécanismes de la satiété sont impactés par une baisse de production de la sérotonine (liaison fructose-tryptophane dans l’intestin) et la chute de l’hormone leptine. Une spirale infernale est en place : la satiété disparait, la prise de poids devient constante accompagnée d’un dérèglement métabolique et d’un stress oxydatif qui accélère le vieillissement et le développement des maladies dégénératives : diabète, rétinopathies, neuropathies, athérosclérose, arthrose, tendinopathies…
Cette accélération se mesure par un niveau de radicaux libres dans le sang supérieur à la norme de 20 à 25%.
Freiner le vieillissement des cellules par la construction d’une barrière antioxydants forte
Traiter l’obésité revient à freiner ce vieillissement par la construction d’une barrière antioxydante forte, redonner de l’importance aux messagers de la satiété, baisser les AGEs, reprendre l’exercice physique, et redéfinir un microbiote favorable à l’équilibre et à la réduction du poids. C’est notre alimentation qui pourra jouer ce rôle.
Il faut remettre progressivement le corps de l’obèse en capacité de rétablir ses équilibres et favoriser une homéostasie du vivant.
Les aliments d’aujourd’hui : trop d’amidon, de sucres complexes, de graisses saturées, d’Ω6 inflammatoires, de AGEs…
Les aliments qu’on trouve aujourd’hui très majoritairement, (ceux qui sont vantés dans la publicité car sans marketing ils ne se vendraient pas) contiennent trop d’amidon, de sucres complexes, de sucres transformés (isoglucose), de graisses saturées, d’Ω6 inflammatoires, de AGEs. Ils sont trop riches en sucre ajoutés, en sirop de glucose et de fructose, trop riche en graisses saturées et fortement déséquilibrée en Ω6 et Ω3.
Les sucres rapides se transforment en graisse, et les sucres industriels intégrés sous forme de sirop de fructose leurrent les mécanismes de la satiété, favorisent la formation de molécules non souhaitées par le corps (AGEs= molécules de Maillard), nous privent de sérotonine et mélatonine, et modifient les variétés et les équilibres du microbiote dont on connait aujourd’hui son influence dans l’autisme, nos comportements et la dépression, burn-out…
Quelles réponses face à l’obésité ?
L’obésité est le fruit d’une dépendance dont il faut gérer la sortie dans la durée par une modification de sa consommation.
A – Sensibiliser & former
Chacun à en lui les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les changements que son corps réclame. Il faut d’abord sensibiliser l’obèse aux mécanismes que nous avons éclairés. Il faut donc l’initier et lui apprendre à écouter son corps. Ceci passe par un module de formation via un webinar ou en présentiel avec des supports clairs.
B – Etablir par l’usage de marqueurs, un « point de départ » qui oriente l’action.
Cette phase s’appuie aussi sur des marqueurs de santé autour des AGEs, du stress oxydatif, des HDL & des triglycérides. L’approche basée sur les calories est insuffisant et conduit à des méprises. Ces marqueurs doivent sensibiliser autant que mesurer. Ils font comprendre que le corps n’est pas une simple machine à produire du cholestérol et des triglycérides. Il existe des bonnes et des mauvaises graisses. Un même ingrédient selon la quantité consommée ou selon les associations proposées peut faire du bien ou nuire à notre santé.
La compréhension des mécanismes renforcée par la démonstration des marqueurs de santé avancés doit déboucher sur des modifications de nos comportements : nourrir ses cellules et nourrir son microbiote qui nous le rendra bien.
C – Bien choisir ses produits, apprendre les modes de préparation respectueux des aliments et de nouvelles recettes
Un accompagnement sur les courses afin de choisir avec pertinence les aliments qui nous conviennent et répondent aux impératifs définis. Comment faire les courses ? Où ? Les produits de saison…
Des cours de cuisine pour apprendre les modes de préparation les plus respectueux des aliments. La transmission et l’enseignement mis en place ne repose pas sur une approche calorifique mais sur des associations d’aliments, le choix de produits non transformés, de saison, l’importance des sauces, de l’ail, de l’oignon…
Inventer des recettes et encourager la créativité de chacun. Selon ses goûts, ses envies, ses moyens mais avec des ingrédients choisis et grâce à l’apprentissage d’un tour de main particulier lors des cours de cuisine.
D – Choisir des compléments alimentaires
Dans une alimentation qui s’est appauvrie, et face à un changement qui prend du temps, certains apports sont nécessaires pour faciliter les cascades enzymatiques et renforcer immédiatement la barrière antioxydante : B12, oligoéléments, vit C, … mais également pour ceux qui ont eu recours à un anneau gastrique qui modifie l’acidité du bol alimentaire ce qui impacte l’extraction des acides aminés et l’apport en vitamine B12.
E – Avoir une activité physique
Considérons l’obèse comme un athlète, un sportif et inversons le regard. Fort de son handicap de départ comment le faire progresser sachant que pour tirer les bénéfices de son activité sportive, il lui faut dans un même temps retrouver la pleine capacité à transformer les aliments, à les digérer et en tirer les bons éléments. Il y a des pistes mais pas de formule miracle.